Arts Arts et scènes d'aujourd'hui
Semestre 9 M2 EC
Méthodologie
HCICU03
à partir du lundi 30 octobre
13h30 salle 106
puis rencontres individuelles

- Enseignant Thierry Millet

Les étudiants doivent privilégier les échanges avec le directeur de mémoire qui fixe les grandes lignes et les attentes méthodologiques.
En complément des échanges avec le directeur de mémoire, ce TD vise à accompagner les étudiants dans la préparation et l'élaboration de leur mémoire final : éléments de méthodologie, construction de la bibliographie, élaboration du plan, mise aux normes universitaires, préparation des oraux….
Après la première rencontre prévue le lundi 30 octobre, les rencontres individuelles permettront de personnaliser les conseils et les questions.

Évaluation
Présentation orale et écrite du plan de mémoire de M2 début janvier.
Écrire pour le théâtre — au moment où semblent s’inventer des formes neuves d’émancipation de sa propre forme — est-il encore possible ? A cette question, la réponse ne pourrait être seulement esthétique et formelle, mais également politique, c’est-à-dire aussi située dans l’histoire et le champ des luttes. Parce que la possibilité de l’écriture théâtrale est son propre défi (lancé à la phrase, à la page, au plateau : et donc, à sa mesure, au monde), elle intervient justement au lieu de cette émancipation, et porte en elle l’exigence qui la traverse. Écrire le théâtre, du théâtre, par le théâtre aujourd’hui ne semble pouvoir se faire et se penser que dans une certaine mise en procès du théâtre lui-même : non pas donc par opposition à ce qui peuple la scène aujourd’hui, des arts plastiques à la performance, de la vidéo à la danse, mais à travers ces débords qui sont autant de matières propres à l’écriture, qui exigent en retour une syntaxe neuve. Mais saisir ces enjeux serait moins répertorier les formes nouvelles des écritures à l’œuvre aujourd’hui, que de comprendre dans quelle mesure elles s’inscrivent dans un monde avec lequel elles dialoguent, ou entrent dans un rapport de forces. Car ces écritures paraissent répondre au monde autant qu’elles répondent du monde : aux pensées stériles de la crise, l’émergence de ces écritures travaille non à se figer pour arrêter le temps et l’envisager, mais à mettre en mouvement ce qui dans les crises de notre temps cristallise les impasses politiques afin d’inventer des manières d’en sortir. Contre les pensées identitaires, les replis essentiels et les réflexes normés, contre la relation envisagée en terme marchand, des écritures tâchent de faire, dans l’écriture pour la scène (et au sein même de ce flux singulier et redéfini de la page au plateau) la conquête de nouveaux territoires intimes et politiques, sensibles et éthiques, pour nous réapproprier le monde.
C’est en tâchant de comprendre l’histoire présente de certaines écritures contemporaines depuis trente ans, en l’interrogeant via la question du présent et de l’histoire, là où le présent risque de se confondre avec l’instant, là où l’histoire dans l’excès d’actualité tend à faire défaut, que le séminaire essaiera de dégager lignes de forces et de fuite, et de redéfinir certaines catégories de l’écriture dramatique, ces enjeux et ces moyens, pour trouver des formes de réponse à l’entêtante question d’Hölderlin : « wozu Dichter in dürftiger Zeit ? » (à quoi bon des poètes en temps de manque ?)
Le séminaire de recherche se propose d’aborder ces questions en traversant l’œuvre d’un dramaturge, qui sera comme l’appui, ou la planche d’appel capable de questionner ensemble les enjeux d’écritures scéniques contemporaines.
Pour l’année 2023, la planche d’appel sera l’œuvre dramatique de Elfriede Jelinek
Écouter, regarder, verbaliser et diriger. Cet atelier propose que chaque étudiant.e prenne en charge la direction de séances de travail à partir d’une séquence dramatique issue d’un corpus imposé. L’enjeu consiste en ce que chaque directeur ou directrice gagne progressivement en autonomie dans son étude de la scène choisie, l’élaboration d’une méthode de travail et l’exercice de consignes concrètes adressées aux acteurs et aux actrices. Après un temps réflexif qui ouvrira la première séance, il s’agira ainsi pour chaque directeur d’atelier de dégager les éléments actantiels de la scène à jouer et de mettre à l’épreuve du plateau des directions de jeu à partir de l’expérimentation concrète du texte dramatique et de son fonctionnement.
Les séquences textuelles ainsi qu’une bibliographie et un texte théorique sur l’acteur seront déposées sur Ametice bien en amont et une réunion en visioconférence (à fixer en novembre) permettra d’organiser rigoureusement la composition de chaque « brigade" en tirant parti uniquement des étudiante.s inscrit.e.s en Master 2. Chacun.e sera donc appelé.e à diriger sa brigade et à jouer dans celle des autres.