Les États européens prennent leur forme moderne à partir du XVIe et XVIIe siècles, caractérisée par une puissance unificatrice, dotée de grands monopoles fiscaux, judiciaires, policiers et militaires et d’un appareil d’État reposant sur des structures administratives renforcées. Dans ce contexte où naissent des États puissants, il n'est pas étonnant que la philosophie élabore en Europe, à partir de cette époque, une réflexion sur l'État et qu’une doctrine moderne de l’État accompagne l’émergence de l’État moderne. Ce cours propose une présentation générales des doctrines politiques de Machiavel, Hobbes et Spinoza en examinant, tout particulièrement, les manières dont elles traitent de la nature humaine et de la prise en compte des passions des hommes dans le champ politique, de l'aspiration des hommes à la liberté et de la nécessité de fonder une puissance souveraine en mesure de garantir une vie commune la plus sûre et la plus épanouie possible.

Résumé du cours. L'objectif de ce cours est de vous familiariser avec la pensée d’Aristote à partir d’un secteur précis de son œuvre, l’étude de la nature, la « physique ». Ce mot – la « physique » – n’a pas exactement chez Aristote le sens que lui donne le français moderne : il s’agit de l’étude de la physis, c’est-à-dire en gros du monde des êtres soumis au devenir, au changement, ce qui comprend aussi bien les êtres inanimés (objets de la chimie élémentaire ou de la géologie par exemple) que les êtres vivants, objets de la biologie, tant ceux qui se situent sur la Terre que ceux qui se meuvent dans le ciel (les astres, tenus pour vivants).

Le propre de ces réalités naturelles est qu’elles ont sujettes au changement. Les êtres vivants naissent, croissent, se reproduisent et meurent ; les êtres inanimés s’usent, s’altèrent, sont mus ; les astres, dont Aristote pense qu’ils sont éternels, sont animés d’un déplacement local dans le ciel. C’est pourquoi le cours fera une grande place à l’étude aristotélicienne de la notion de « mouvement » (kinésis).

Enfin, cette étude de la nature, c’est-à-dire des réalités naturelles dont la caractéristique majeure est le mouvement, Aristote la conçoit comme une explication causale des êtres naturels et des modifications qui les affectent. Il ne s’agit pas de dégager des lois physiques invariables, mais de distinguer divers types de causes et de les ordonner pour rendre compte des êtres en devenir dans leur multiplicité comme dans leurs traits communs.

Ce sont ces questions que nous examinerons, en essayant d’y dégager des modes de conceptualisation qui sont appliqués par Aristote dans d’autres secteurs de son œuvre : les quatre types de cause, la distinction acte-puissance, le rapport substance-accident, etc. Le cours permettra ainsi, au-delà de l’étude de la philosophie de la nature, de se familiariser avec des concepts qui se retrouvent dans toute l’œuvre d’Aristote, et qui ont eu une énorme importance dans toute l'histoire de la philosophie occidentale postérieure.