Mémoires de Grèce, mémoires de Rome

Dans le vaste domaine de l’histoire culturelle, l’histoire de la mémoire constitue en soi un champ d’études, qui s’est développé pour toutes les périodes de l’histoire, notamment à partir de l’étude des conflits qui ont jalonné l’histoire du XXe siècle et qui s’est appuyé initialement aussi sur les sources orales. Pour les périodes anciennes, grecque et romaine, faire de la mémoire un objet d’étude historique c’est étudier les représentations que les Anciens se faisaient de leur propre passé et la manière dont ils transmettaient la mémoire essentiellement de leurs hauts faits.

Depuis les récits épiques de la Grèce archaïque, jusqu’à la gloire des imperatores romains, la mémoire glorieuse des peuples grec et romain s’est nourrie de sources culturelles communes : l’Iliade et l’Odyssée sont à la fois la matrice de la paideia grecque et de l’épopée fondatrice de Rome. De même, les structures sociales et politiques, bien que différentes, en Grèce et à Rome, ont néanmoins appuyé leur développement sur des mécanismes de représentations qu’il sera intéressant de comparer à travers trois thématiques principales : le passé glorieux, la conquête et la mémoire des familles aristocratiques.

L’enseignement porte sur les représentations idéologiques et les croyances depuis l’époque carolingienne jusqu’à la fin du 12e siècle. Il présente les textes en français et en latin pour préparer les étudiants à étudier les documents en langue originale: se repérer dans un texte latin et tirer parti du vocabulaire pour approfondir le commentaire. L'enseignement inclut des révisions et une pratique de la langue latine.
Le thème abordé cette année portera sur : "L'Eglise et les laïcs, IXe-XIIe siècles". En partant d'un système carolingien où l'empereur est le chef de l'Eglise, on s'interrogera sur la place des laïcs dans l'Eglise: en quoi sont-ils un enjeu à travers leur nécessaire sanctification et en quoi peuvent-ils représenter un danger à travers le pouvoir acquis sur l'Eglise? La "réforme grégorienne" est sur ce point un moment crucial de remise en ordre des places et rôles respectifs des clercs et des laïcs aux XIe-XIIe siècles.