« Le trou de l’ozone au-dessus de nos têtes, la loi morale dans notre cœur, le texte autonome peuvent, séparément, intéresser nos critiques. Mais qu’une fine navette ait attaché le ciel, l’industrie, les textes, les âmes et la loi morale, voilà qui demeure insu, indu, inouï. » – écrit Bruno Latour dans Nous n’avons jamais été modernes. - Si l’un des traits de notre supposée « modernité » est bien de séparer sciences, littérature, et morale ou politique, nous partirons en revanche du postulat que la résistance aux crises écologiques implique de sortir la littérature de son isolement souverain, et d’assumer son nouage avec les différentes formes instituées du savoir comme avec la pluralité des modes et moyens d’agir. Le séminaire se donnera donc pour objectif de suivre quelques tours de cette « fine navette » qui unit sciences des choses, pratique du texte et souci de l'action.  A travers deux questionnements majeurs : « Que peut la littérature ? » et « Que savoir du monde ? », nous tenterons d’articuler une double exigence : celle d’une interrogation réflexive sur les impacts de l’écriture, et celle d’une prise en considération des modes de connaissance dans leur diversité (biologique, historique, juridique …).