Dispositifs du non-dit et de la révélation :

Un non-dit désigne ce qui est implicite dans le discours, c’est à dire ce qui s’exprime au delà des mots et sous le seuil de la conscience de celui qui parle. Une révélation est étymologiquement reliée au mouvement de «lever le voile», et donc de rendre manifeste, c’est-à-dire de faire passer au dessus du seuil de la conscience, ce qui lui était auparavant caché. Tout ne serait donc qu’affaire de seuil de la conscience. Mais de la conscience de qui ? Du/des protagonistes (ou narrateur) ? Ou de celle du spectateur, qui lui regarde toujours ce que l’autre, troisième instance - auteur, metteur en scène, réalisateur - lui montre ?
En nous appuyant sur l’étude d’extraits d’oeuvres, nous allons nous intéresser à la façon dont opèrent ces dispositifs qui nous rendent tangibles, à nous, spectateurs et lecteurs, ces non-dits, ces révélations, et leurs points de bascule, selon que le support soit cinématographique, théâtral ou littéraire. Ainsi, nous allons étudier comment, avec et au delà des mots des protagonistes, avec le cadre, l’espace, la lumière, le son, l’ensemble de chaque dispositif est conçu pour guider nos imaginaires et les mettre en mouvement.