Ce cours est consacré à l’étude des grands bouleversements du XIXe au XXIe siècle qui ont secoué les pays de langue allemande sur la voie de la modernité. Une approche synthétique et chronologique permettra d’éclairer le processus d’élaboration d’une identité nationale et la construction de la nation qui se déroule dans une continuité historique relative puisque ébranlée par des phases de violents conflits internes et externes, alternant avec des phases de profonde remise en question et de nécessaire reconstruction.
La réception en Allemagne de la Révolution Française influença le monde intellectuel et la perspective géopolitique, modifiant également le rapport à la France de façon durable. L’esprit révolutionnaire tel qu’il fut perçu outre-Rhin enfanta l’idée de nation et forgea le concept d’identité nationale. A l’issue de l’hégémonie napoléonienne, l’Europe se réorganisa pendant le Congrès de Vienne en 1815. L’échec des « révolutions de Mars » en 1948-49 accompagna l’émergence d’un sentiment nationaliste. Alors qu’en 1871, la Prusse fondait un empire certes conservateur mais néanmoins porteur de modernisation, l’Empire Austro-hongrois se constitua en 1867, offrant une unité à une multitude de nations. La première Guerre Mondiale éclata, portée par l’exaltation du sentiment national ; les négociations de paix se firent, en revanche, dans la douleur et il en découla de lourdes conséquences sur le devenir européen au XXe siècle. La « Weimarer Republik », première démocratie allemande, fut anéantie sous les coups des extrémistes, permettant l’avènement du nazisme qui, douze ans après, laissera une Europe exsangue et déchirée. Après le statu quo de la Guerre Froide qui marqua l’après-guerre, 1989 marque un nouveau départ pour l’Allemagne et amorce la refonte démocratique de l’Europe.