I. La question sociale – txt St-Marc Girardin (1831)

Introduction
Accroche et introduction sur la question sociale : Révolte des canuts à Lyon marque un tournant dans l’histoire de la France au XIXe s. Leur devise, « Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant » est significative de la naissance d’une conscience ouvrière. La question sociale devient un enjeu du débat politique et une source d’inquiétude, comme l’illustre l’article de Saint-Marc Girardin.
Ctxt d’accroissement des activités liées au marché : production domestique vise à commercialiser et moins à consommer l’autoproduction. Impératifs de la sté commerciale pénètrent ds tous les foyers, m^ les plus pauvres => souffrances de ceux qui sont dépendants d’un salaire et dont l’existence est soumise à des épreuves périodiques deviennent clairement visibles.

Depuis MA, pauvreté en Europe prise en charge par Église (charité, redistribution, chaque église assure un service caritatif). Image du pauvre comme enfant souffrant du Christ qu’il faut aider (pour faire son salut). Cette conception évolue à partir XVIIIe : pauvreté devient un phéno scl et non spirituel (sécularisation soc). On voit le pauvre comme H inutile qui ne produit pas + crainte des errants (nommés vagabonds et gens sans aveux). XIXe : pauvreté devient la « question sociale », soit un débat intellectuel et pô qui débouche sur des actions. France, idées issues Rév. F = lutter contre la pauvreté. État doit permettre d’aider par des secours financiers les pauvres non valides (= incapacité de travailler) et permettre aux valides de travailler. Aide aux pauvres plus une faveur mais un droit. Dans cette conception, répression de la mendicité et du vagabondage => apparition notion de mauvais pauvres. Libéralisme = optimisme : pas de pb social, que des pb éco => forte croissance => travail => revenu pr tous => fin de la pauvreté.

RU : débat pr supprimer taxe pr les pauvres => idée, pauvres seuls responsables de leurs maux. Aboutit à New poor law (1834) : accorder secours qu’aux H, F et enfants incapables de Wer. Pauvres valides doivent Wer ds workhouses (1838, Irlande). Revoir workhouses dans le CM de Mme Américi sur Ametice. Nbx opposants à ces dures lois (avocat Samuel Roberts, Ch. Dickens).

XIXe : gdes villes européennes (Londres, Paris, Lille), part croissante de travailleurs vivent ds l’indigence => échec de l’idéologie libérale. Entrepreneurs et penseurs découvrent qu’il existe une indigence qui n’est pas due à l’absence de travail mais à la nouvelle orga du travail, le travail libéré. Charité a tjrs un rôle imp., initiative privée ou publique (soc de secours, hôpitaux, assoc + inst religieuses).

Grande crise européenne à la fin du siècle => gvnts veulent juguler danger social et pô (éviter revendications révo). Hantise de retomber dans la révolution ! Recherche paix sociale : mise en place pô sociales dans les entreprises, conduit à des cas de véritable ville-usine.

=> Paternalisme = transformer l’usine en une grande famille sous l’autorité du patron-pater familias. S'inscrit plus largement dans la pensée libérale des chrétiens sociaux, qui, au-delà du rapport ouvriers-patrons, voudraient organiser toute la société sur le modèle de la famille chrétienne. Pour eux le logement, indispensable au foyer, est un élément essentiel.
Ex : Schneider au Creusot => service médical, pharma, infirmerie, bureau de bienfaisance pr secours aux blessés ou malades et veuves ou orphelins des ouvriers, caisse épargne, soc de prévoyance + pô de logement + église (fig.2, p. 25). Idem en All.

Nature et fctn du doc : « Les Barbares qui menacent la société », Saint-Marc Girardin, extrait du Journal des Débats, écrit le 07 et paru le 08/12/1831. Art. de presse, Journal des Débats, journal né pdt Rév. F, pr monarchie tempérée, opposition libérale à Charles X en 1827-1829 sans toutefois critiquer trop ouvertement le régime. Tirage en très nbx exemplaires : 13.000/sem. 1830. C’est le journal le plus diffusé sous la Monarchie de Juillet après Le Constitutionnel. On est ds un journal d’opinion. Document public => diffusion. Destinataires : élites, bourgeois, libéraux.

Présentation auteur : Marc Girardin dit Saint-Marc Girardin (1801-1873), professeur de lettres, issu d’une famille de la bourgeoisie marchande (père et grd-père mchds de drap), écrit rég. au Journal des Débats depuis 1827. Proche de Guizot, orléaniste (= pour famille d’Orléans, pour le rétablissement d’une monarchie constitutionnelle, fondée sur le consentement du peuple, appuyée sur richesse et capacités) (diapo courants pol).
[déf. : Légitimistes = monarchistes qui ne reconnaissent comme légitime héritier du roi de France que le descendant des Bourbons. Hostiles à la Révo frcse, ils sont favorables à un retour à la société d’AR.
Orléanistes = partisans du duc d’Orléans et de ses descendants. A la différence des légitimistes, ils prennent à leur compte le legs libéral de la Révo frcse et sont partisans d’une monarchie nationale et constitutionnelle.
Bonapartistes = courant de la vie politique frcse qui puise dans la période révo la revendication d’un Etat fort, soucieux de l’ordre mais qui, respectueux des acquis révo, entend tirer sa force de l’adhésion pop.
Républicain : partisans de la République, c’est-à-dire une forme de gouvernement où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus par un seul, et dans lequel le chef de l’Etat n’est pas héréditaire.
Cf. glossaire de Jean Garrigues et Philippe Lacombrade, La France au XIXe s., 1814-1914, Paris, A. Colin, 2013 (2ème éd.).]
=> placer les auteurs étudiés sur ce schéma
Opposition aux légitimistes, partisans des Bourbons, détrônés lors de la révolution de juillet 1830 au profit de la branche d’Orléans. Dans ses Mémoires, il se dit libéral : « Attachés aux grands principes de la Révolution, nous en repoussions les excès et les crimes sans prévoir, hélas ! qu’ils pussent à jamais se renouveler. L’ère des violences nous paraissait à jamais fermée ».

Ctxt : très précis, 08/12/1831. Trois Glorieuses un an + tôt qui mènent à Monarchie de Juillet de Louis-Philippe en juillet 1830. Courant dominant de cette monarchie = courant libéral-conservateur. MAIS, 12/1830 : agitation sociale dans les grandes villes comme Lyon et Paris liée à la crise économique. Ordre et stabilité promis par la monarchie de Juillet semblent compromis. Oppositions bonapartistes et républicaines se nourrissent du mécontentement des classes pop.
11/1831 : climat de sédition et de lutte des classes ac révolte des canuts (ouv. textile, soie) à Lyon après échec des négociations (préfet, patrons, ouvriers) pr établir un tarif stabilisant prix de vente et dc les salaires (dépendance/marché). Insurgés prennent Hôtel de ville et mettent en place adm temporaire (22 nov).
03/12/1831 : armée (maréchal Soult) reprend contrôle ville et met fin au mvt. Lyon occupée par 20.000 h. Revendications pas satisfaites.
Prise de conscience par la bourgeoisie d’une agitation sociale de la classe laborieuse, potentiellement identifiée comme dangereuse (Chevalier Louis, Classes laborieuses et classes dangereuses pendant la première moitié du XIXe s., Paris, Plon, 1958). Cet ouvrage montre que classes laborieuses sous Monarchie de juillet pvent devenir dangereuses pr tranquillité publique et ordre établi en raison misère, chômage, mauvaises conditions de vie des prolétaires. On est dans France des notables où les plus riches propriétaires dominent. La propriété est le principal critère d’accès à la classe dominante.
Analyse : Girardin s’inspire de l’actualité brulante (révolte canuts de Lyon) pr livrer réflexion sur causes des révoltes ouvrières et manière de les éviter. Son article dénote regard ambivalent sur la question sociale : Saint-Marc Girardin (SMG) mêle à la crainte bourgeoise de la déferlante pop la conviction de devoir aider peuple ds idéologie teinté de libéralisme conservateur.

Pbtque : En quoi les inquiétudes de Saint-Marc Girardin reflètent l’émergence de la question sociale au sein de la bourgeoise libérale ?
Plan : I – Ouvriers ou esclaves ?
II – Essai de compréhension des fondements des révoltes ouvrières d’un point de vue libéral
III- Un libéral face à la question sociale

I. A l’aide de vos connaissances et en citant le texte, commentez l’extrait suivant : « Chaque fa-bricant vit dans sa fabrique comme le planteur des colonies au milieu de leurs esclaves, un contre cent ; et la sédition de Lyon est une espèce d’insurrection de Saint-Domingue » (l. 9-11)
a) Dans ce passage, SMG établit une comparaison entre la situation lyonnaise et l’esclavage dans les colonies françaises. Il explique que la domination d’un H sur les autres et les fortes inégalités sont à l’origine des soulèvements et des révoltes. Il y a un décalage entre le fabricant et le planteur qui possèdent le K, les moyens de pro-duction et les Weurs ou esclaves qui n’ont pour eux que leur force de W (des prolé-taires). MAIS, nuancer : comparaison pas exacte car ouvriers lyonnais ont une exis-tence juridique et des droits, à la différence des esclaves. Ouvriers ne sont pas des esclaves, c’est un abus de langage.
b) Situation de dépendance et de domination dans une société bloquée sans possibilité d’ascension suscite incompréhension entre les différentes classes : l’auteur mentionne la « lutte intestine qui a lieu dans la société entre la classe qui possède et celle qui ne possède pas » (l. 2-3). Cf. Marx.
c) Canuts, comme esclaves à Saint-Domingue, sont plus nbx que leurs patrons : SMG parle d’une proportion « d’un contre cent » (l. 10) et il écrit plus loin dans l’article « Ils sont les plus forts, les plus nombreux » (l. 19). A Lyon, organisation du travail dans la « Fabrique » :
• le « fabricant » ne fabrique rien, entrepreneur capitaliste (rôle des banques), il fournit les moyens de production et le dessin aux chefs d’ateliers auxquels il passe commande et qu’il paie à la pièce.
• chef d’atelier = maître ouvrier qui est propriétaire de ses métiers à tisser ; il W et embauche d'autres ouvriers ou apprentis.
• ouvriers ou compagnons : ceux qui n’ont que leur bras pour travailler et vivre. Ils sont payés à la pièce aussi (leur salaire équivaut à la moitié du prix de façon touché par le chef d’atelier).
• 1831 : Lyon => 400 fabricants pour 30 000 ouvriers en soie (8 000 chefs d’ateliers, 20 000 compagnons + apprentis). Tte cette industrie se concentre fau-bourg de la Croix-Rousse.
d) Saint-Domingue => île des Caraïbes (Haïti), ancienne colonie française (1697-1804), économie de plantation (canne à sucre). Syst repose sur 1 planteur ac grande proprié-té et esclaves qui W pr lui.
22/08/1791 : soulèvement général des esclaves du nord de Saint-Domingue.
29/08/1791 : proclamation sur place de l’abolition de l’esclavage sans condition => extension des droits humains aux esclaves ratifiée par décret de la Convention du 04/02/1794 (1e abolition). Insurgés noirs, composés initialement d’esclaves et rejoints par libres de couleur, ont obligé la Révolution française à étendre ses principes aux colonies à esclaves ds contexte de guerre. Ils sont supérieurs en nb et n’ont aucun mal à supplanter colons.
 L’auteur tire de cette comparaison une prise de conscience forte : le souvenir de la révolte de Saint-Domingue qui a permis aux esclaves noirs d’arracher leur liberté et a marqué les esprits, laisse planer une inquiétude. SMG montre que situation des ouvriers se rapproche de celle des esclaves, ce qui peut susciter la révolte et c’est ce que l’on va voir dans la deuxième question.


II. En vous appuyant sur le texte et en mobilisant vos connaissances, présentez les causes des ré-voltes ouvrières selon l’auteur.
a) Selon SMG, auteur proche du mvt libéral et orléaniste, les causes des révoltes ou-vrières sont multiples. Il appuie son propos sur une actualité bouillante : la « sédition de Lyon » (l. 2).
b) Tout d’abord, il souligne le rôle majeur de la misère et la précarité : il écrit « avec une population d’ouvriers toujours croissante et toujours nécessiteuse » (l. 5) ; « ils sont, hélas ! plus à plaindre qu’à blâmer : ils souffrent, la misère les écrase » (l. 16-17). Contexte de crise économique (baisse des prix et des salaires) + vté de stabilisation des salaires => dde protection Etat/lois du marché. Veulent pouvoir vivre de leur W.
c) Classes sociales trop cloisonnées, éviter la « barrière insurmontable » (l. 27, cf. Toc-queville)
d) De plus, révoltes risquent de se dvper selon auteur ds ctxt essor de la sté industrielle qui participe de la distinction entre les classes et qui sépare détenteurs du K et déten-teurs du W : « c’est là où est le danger de la société moderne ; c’est de là que peu-vent sortir les barbares qui la détruiront » (l. 24-25).
e) Q inégalité d’accès à propriété = cause ppale des révoltes selon auteur libéral : « Elle périra par ses prolétaires, si elle ne cherche pas, par tous les moyens possibles, à leur faire une part dans une propriété » (l. 38-39).
 DONC, une prise de cs de la Q sociale et de la misère ouvrière, conditions de vie déplorables et grandes inégalités, impossibilité de l’ascension sociale attisent esprit de révolte et lutte des classes (l. 2) et ex. de Lyon frappant (canuts), évoqué l. 2 et 10. MAIS, auteur s’oppose à leur participation à la vie politique (l.29-30, cf. suffrage censitaire), ce qui pourrait leur donner une représentation. Autre cause possible de revendications et révoltes.


III. A quelle idéologie se rattache l’auteur du texte ? De son point de vue, que faut-il faire pour améliorer le sort des prolétaires et éviter le développement de révoltes ?
a) Auteur libéral, prox du pvoir de Louis-Philippe, soucieux du bê des ouvriers mais craint en même temps débordements => l. 29-31. Ds pensée libérale, il faut permettre aux prolétaires d’accéder à propriété, pas de lois « égoïstes et exclusives » (l. 29). Il faut favoriser possibilité d’ascension sociale pour apaiser les tensions et ne pas trop accentuer la lutte des classes en élevant « une barrière insurmontable être la classes moyenne et les prolétaires » (l. 27-28).
b) Pr réduire misère, il préconise baisse des impôts : « allégeons autant que possible les impôts qui pèsent sur les industriels ; allégeons autant que possible les impôts qui pè-sent sur les prolétaires » (l. 32-33). Il faut savoir que la loi du 26/03/1831 augmente impôts qui pèsent les travailleurs des villes et des champs. Autre raison de tensions, qd salaires bloqués mais dépenses augmentent.
c) Convaincu que bourgeois doivent avoir le pouvoir, mais il faut améliorer sort des ouvriers pr la survie du système. Bourgeois doivent être attentifs aux besoins du peuple (éviter la « cruauté et tyrannie » (l. 27, 35). Auteur, lui-même bourgeois, atta-ché à un certain ordre politique et moral, mais préoccupé par la misère dans laquelle se trouve une large partie de la population française => début de la question sociale. Surtout, peur que mécontentements ne favorisent bonapartistes et républicains, comme c’est le cas à Lyon => dvlpt d’une presse républicaine comme La Sentinelle nationale (juin-octobre 1831).
d) crainte de la violence des ouvriers : préjugés sur les ouvriers « Barbares » (l. 15, 20), plus nbreuses (« un ctre cent » l. 10) => Inquiétude face à ces classes laborieuses qui peuvent se soulever et remettre en Q pouvoir en place (rôle des bonapartistes et répu-blicains). Pr un suffrage censitaire => gvt par les + riches.
e) armes nationales = réf aux canuts qui se battent aux côtés de la GN.
 AINSI, SMG est un penseur libéral, soutien de la monarchie de Juillet qui est soucieux de l’amélioration du bê des prolétaires pour la paix sociale. S’il ne souhaite pas les associer au pouvoir pô, il pense que l’accès à la propriété et possibilités d’ascension sociale peuvent calmer leurs ardeurs et apaiser les tensions. Obj = réduire le fossé entre les classes.

Bibliographie :
• CHEVALIER, Louis, Classes laborieuses et classes dangereuses pendant la première moitié du XIXe siècle, Paris, Plon, 1958.
• FREDJ, Claire, La France au XIXe siècle, chapitre « Les questions sociales dans une société blo-quée », p. 163-174 et chapitre « Les débuts du parlementarisme : les monarchies constitution-nelles » p. 119-130.
• HURET Jules, Enquête sur la question sociale en Europe, 1897.
• KALIFA, Dominique, Les Bas-Fonds. Histoire d’un imaginaire, Paris, Seuil, 2013 (dispo sur Cairn).
• RUDE, Fernand, La révolte des canuts (1831-1834), Paris, La Découverte, 2007 (1ère éd. en 1982 chez Maspero). Attention, auteur marxiste => édition de 2007, postface essentielle qui explique dé-marche auteur.





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II. La question sociale – Rapport Commission royale sur les enfants dans les mines (1842)

Introduction
Acc : Charles Dickens, Le magasin d’antiquités (The Old Curiosity Shop), 1840-1 ou David Copperfield, 1849-50 : enfants vivant dans des conditions misérables en villes, exploités par les adultes indifférents ou pervers.
Nature et fctn du doc : transcription d’un extrait du discours de Lord Ashley au Parlement britannique (à la Chb des Communes) le 7 juin 1842. Discours visant à faire adopter une législation pour restreindre le W des enfants ds les mines. Il est conservé ds Débats parlementaires, p. 63.
Auteur : Lord Ashley (1801-1885) est un philanthrope anglais, évangéliste anglican, conservateur opposé au socialisme. Il fait créer des commissions d’enquête parlementaire (en 1841, il propose ds une commission l’interdiction du nettoyage des machines en marche, pr éviter les accidents, idée reprise ds Factory Act de 1844) et réussit à faire voter la loi de protection des enfants dans les mines en 1842.
Destinataires : Lord Ashley prend la parole et s’exprime dvt les mb du Parl britannique (House of Commons, projet de bill qu’il soumet aux parlementaires) dans l’espoir qu’une loi remédiant à ce problème soit votée.
Contexte politique : Juin 1842, RU est une monarchie parlementaire, ds lequel parlement, divisé en 2 chb (haute et basse) détient le pouvoir législatif. Déb. du règne de Victoria (1837-1901).
Contexte éco : Angleterre, atelier du monde, grande production ind. et export. en Europe et ds le monde. Essor ind boosté par dvlpt mécanisation. Pr faire tourner ces machines il faut énergie et c’est en grde partie charbon qui sert de combustible. Charbon est MP précieuse qui se trouve ds terre et que mineurs sont chargés d’extraire. Ds mines W H, F mais aussi enfants qui sont une MO peu chère et utilisés pr faire des tâches spécifiques comme transport ou ventilation. Pas de W mécanique ds les mines, extraction se fait à la main => attendre 1934-1935 pr voir extraction mécanique l’emporter (mais évac eaux par machine de Newcomen).
Contexte social et idéologique : Apparition de la Q sociale, prise de conscience par les élites, mise en avant valeurs chrétiennes et morales. Dvlpt des enquêtes sociales à l’échelle européenne. Abolition esclave en 1833.
Analyse : dans son discours, Lord Ashley dénonce le travail des enfants et ses dérives. Il présente la synthèse d’un rapport de commission d’enquête et demande l’intervention des parlementaires pr produire une loi afin de résoudre ce pb qu’il qualifie de « fléaux » (l. 41).

Pbque : Comment les élites perçoivent-elles et améliorent-elles les conditions de travail des enfants ?
Plan : I- La réalité du travail des enfants dans les mines
II – Des conditions de travail indignes
III – Le rôle des élites dans le progrès social

I. Présentez le travail des enfants dans les mines en vous appuyant sur le texte et vos connaissances.
o D’après Peter Kirby, le W des enfants au sein de l’industrie houillère se résume au transport ou à la ventilation. Dans le texte, l’auteur évoque cela en se focalisant d’abord sur le transport (l. 1-6).
o Patrons des mines ont recours à MO infantile car dans ces régions, les couches de charbon sont minces : il est donc impossible d’utiliser des moyens mécaniques de convoyage (wagonnets sur rails tirés par des chevaux dvlpés ds certaines mines cf. comté de Tyne). Ds bassin houiller du Shropshire (l. 4), 2/3 des couches font - de 90 cm => conditions de W contraignantes, que des petits ouvriers ou des enfants peu-vent circuler. Transport ne pt donc être effectué que par de jeunes enfants employés comme porteurs ou herscheurs. Le terme apparaît même dans le txt (l. 20). Her-scheuses = ouvrières dont le métier est de rouler à bras les wagonnets transportant le minerai au fond des mines (CNRTL).
o filles et garçons sont mis au W pour le transport du charbon mais aussi pr l’aération de la mine (l. 19-20). 1e 1/2 XIXe = hausse nb d’enfants employés pr garder les portes ou trappes d’aérages. Aération sert à évacuer gaz nocifs et se prémunir des risques de suffocation et d’explosion. Ventilation = facteur de sécurité important et nécessite W des jeunes enfants (cf photos art. Kirby)
 En somme, le recours au travail des enfants dans les mines est une réalité qui ne concerne pas tte les mines anglaises. Cela dépend de la géologie des mines de charbon. Seules mines où les galeries sont trop étroites ont fort taux d’emploi des enfants. Leur agilité et leur petite taille, en plus du faible coût de la MO, est particulièrement apprécié. Un maître de mine résume cela assez simplement : « plus la couche de charbon est mince, plus les enfants employés sont jeunes et petits ».



II. Quels arguments l’auteur met-il en avant pour dénoncer le travail des enfants ?
Lord Ashley dvpe une argumentation pour dénoncer le travail des enfants et rallier les parlementaires à sa cause. Il choisit de mettre en avant plusieurs arguments :
o Tout d’abord, il souhaite interdire le travail des enfants au nom de la morale. Il ex-plique que le W abrutit les enfants, les animalise : « la chaine lui passe entre ce que, dans cette posture, on pourrait appeler ses pattes arrières » (l. 8). Même le mineur âge interrogé parle de « barbarie totale » (l. 13).
o Lord Ashley est puritain, très attachée aux valeurs de la religion, il est par consé-quent choqué du traitement réservé aux enfants et notamment aux jeunes filles. Il ex-plique : « courant qu’elles travaillent en étant nues jusqu’à la ceinture et sont vêtues, si l’on peut parler de vêtements, d’amples pantalons. Ces pantalons sont rarement en bon état, que ce soit pour les filles ou pour les garçons. Dans nombre de mines, les mineurs adultes, que ces filles assistent, travaillent complétement nus » (l. 21-24). On comprend que ds son esprit, la mine n’est pas un lieu approprié pr les filles, W est difficile et dégradant et surtout il nuit à la pudeur. Il craint que cela puisse les dé-baucher à l’avenir (l. 29-33). Extrêmement révoltant, pr cet H, de voir des jeunes filles en guenilles, à moitié nues, côtoyer des H. Ds milieu aristocratique dont il fait partie, nudité et sexualité sont taboues.
o Outre les arguments d’ordre moral, l’auteur utilise des arguments d’ordre sanitaire pr dénoncer le W des enfants et les effets néfastes sur leur santé (l. 10-12). Pr appuyer le propos, il fait témoigner des travailleurs comme Robert North, qui est descendu ds les mines enfant (l. 14-18) ; question des châtiments corporels.
 Ainsi, on peut voir que Lord Ashley met en avant deux arguments principaux pour dénoncer le travail des enfants : argument d’ordre moral puis argument d’ordre sanitaire. Il montre les effets du travail excessif et prématuré des enfants sur conditions physiques et morales des classes ouvrières. Son objectif est de convaincre son auditoire de la nécessité d’interdire, ou du moins de réguler le travail des enfants.


III. Comment résoudre le problème du travail des jeunes enfants selon l’auteur ?
o L’auteur est très impliqué dans l’amélioration des conditions de travail des ouvriers au XIXe. siècle. Il utilise son influence et sa position privilégiée pr attirer l’attention sur certains pb sociaux. Son discours à la Chb des Communes répond à un objectif précis : celui de faire voter un projet de loi (ou bill) pr protéger les enfants. [Parle-ment anglais : bill = projet de loi et (Lords et Communes) act = loi votée] Très clair dans le dernier § du texte (l. 41-42). Il justifie nécessité d’une loi au nom de « l’esprit public, la vertu publique, l’honneur public, la moralité publique, et, ce que je me réjouis d’ajouter, par la compassion publique » (l. 43-44). Lord Ashley évoque « les horreurs de la traite des esclaves africains » (l. 44), il fait référence à l’esclavage des Noirs qui existe depuis AR et qui est aboli en Angleterre en 1833, notamment suite aux campagnes menées par des élites philanthropes et humanistes. Il espère pouvoir faire voter une loi comme en 1833.
o L’intervention de l’Etat perçue comme nécessaire et légitime. Son discours semble être suivi d’effets puisque qq mois plus tard, le Coal Mines Act prohibe le travail au fond pour les enfants de moins de 10 ans et pr ttes les femmes. Loi considérée comme grde victoire humanitaire, appelée Lord Ashley’s Act car il en a été l’initiateur. Mais, il faut nuancer car le projet au départ était bcp plus ambitieux, mais amende-ments de la Chb haute, notamment en raison de l’opposition de Lord Londonderry, un riche proprio de mines du comté de Durham.
Faire un point sur la source : les débats parlementaires sont source précieuse pr histoire pô mais aussi sociale du XIXe britannique. Traces de ces débats conservées ds les institutions, permettent de rendre compte des préoccupations des élites du pays ds contexte précis. Mais très politiques.

Bibliographie
- Dossier de l’Histoire sur le travail des enfants
- Caty, Roland (dir.), Enfants au travail. Attitudes des élites en Europe occidentale et méditer-rannéenne aux XIXe et XXe siècles, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Pro-vence, 2002.
- Kirby, Peter, « Travail des enfants, risques professionnels et législation industrielle dans les industries textiles et minières en Grande-Bretagne au début du XIXe siècle », dans Le Mou-vement social, 2014, No249, p. 91-114.
- P. Grimblot, « Des lois anglaises sur le travail des enfants dans les manufactures et les mines », Revue des Deux Mondes, 1843.
- Chassaigne, Philippe, Histoire de l’Angleterre. Des origines à nos jours, Paris, Flammarion, 2021.
- https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Lois_anglaises_sur_le_travail_des_enfants_dans_les_mines
- https://hansard.parliament.uk/Commons/1842-06-07/debates/2ac9bcd3-e202-449c-8921-c09d5f17a5e3/EmploymentOfWomenAndChildrenInMinesAndCollieries