Ce séminaire se propose d’explorer avec les étudiants le phénomène de la réception d’une littérature, plus largement d’une culture. En effet le Moyen Âge, car c’est lui qui nous servira de base de départ, résonne aujourd’hui, comme il l’a toujours fait depuis qu’il s’est achevé (sait-on seulement quand finit le Moyen Âge ?), dans notre paysage littéraire, audio-visuel et culturel quotidien. Le Moyen Âge est lu en permanence par les époques postérieures comme par lui-même : la rose du Roman traverse la poésie amoureuse, Marie de France et Madame d’Aulnoy semblent se répondre, Victor Hugo fait revivre Gringore, la fantasy réactive les aventures et les merveilles épiques et arthuriennes, les Vikings voguent, de nouveau, sur des mers cathodiques ... Télévision, cinéma, peinture, architecture, BD, littérature, des images, des motifs, des personnages, des thèmes venus du Moyen Âge imprègnent notre culture. En fait, l’exceptionnel réservoir de motifs culturels que fut le Moyen Âge en a fait un terreau fertile et ce dès le Moyen Âge lui-même.
Cependant ils n’ont pas traversé le temps sans être quelque peu bousculés, car la lecture est une opération active qui se saisit de son objet et se l’approprie. Des interactions se mettent en place entre le lecteur et l’œuvre. Que lit-on ? Que sélectionne-t-on ? Comment le comprend-on ? Comment le restitue-t-on et/ou l’adapte-t-on ? Ce sont ces processus que le séminaire envisage d’interroger. La réception d’une œuvre dit quelque chose de l’œuvre-source comme de l’objet cible dans une herméneutique pluridimensionnelle. Notre enquête sera menée sur des œuvres et des démarches allant du Moyen Âge à nos jours.