"Voyageurs qui écrivent, écrivains qui voyagent"

Interculturel par définition, le voyage se veut aussi transculturel. Le décentrement nécessaire pour aller à la rencontre de l'Autre s'accompagne d'un recentrement, d'un retour critique qui modifie la perception que le voyageur peut avoir de lui-même et de sa propre culture si l'on en croit Montaigne qui préconise de voyager afin de "frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui" (Les Essais, livre I, "De l'éducation des enfants").
Le cours interrogera comment des auteurs comme l'Américain Henry Miller ou le Suisse Nicolas Bouvier se sont appuyés sur leurs expériences concrètes de voyage - en Grèce ou à travers l'Asie - pour façonner des objets littéraires se faisant l'écho, non seulement de leur monde, mais du monde, contribuant ainsi à (re)définir le récit de voyage, genre hybride voire pluridisciplinaire qui échappe volontiers aux tentatives de fixation.

Œuvres au programme :

Bouvier, Nicolas, L’Usage du monde, [1963], Paris, La Découverte, collection « La Découverte Poche/Littérature et voyages », n° 402.

Bouvier, Nicolas, Le Poisson-scorpion, Folio n°2842, 1982.

Miller, Henry, Le Colosse de Maroussi, traduction de Georges Belmont, 1941 (il existe une édition dans Le Livre de poche, une autre est à paraître le 01/02/2024 aux éditions Libretto et peut être précommandée)

Des textes seront lus et distribués par extraits en cours (Marco Polo et Rustichello de Pise, extr. La Description du monde ; Montaigne, extr. Les Essais ; Montesquieu, extr. Les Lettres persanes ; Claude Levi-Strauss, extr. Tristes tropiques)