L'apocalypse écologique : motifs et antécédents

L'imaginaire apocalyptique n'est pas nouveau en littérature. La dynamique conduisant à la révélation d'un ordre caché, d'un habitat invisible mais coexistant avec l'environnement que nous connaissons, est un motif qui, de la sphère religieuse (l'Apocalypse selon Jean), s'est étendu au fil des siècles pour mettre en lumière les contradictions culturelles et politiques de certains moments historiques. Déjà, The Last Man (1826) de Mary Shelley se présente comme une sévère critique de l'idée de famille, d'État et de religion au début du XIXe siècle.

De nos jours, face au changement climatique et au réchauffement planétaire, l'apocalypse à connotation écologique revêt la forme d'une révélation poussant l'homme à prendre conscience de ses responsabilités et à réaliser ce avec quoi il a vécu inconsciemment jusqu'à présent. Il peut s'agir par exemple d'un virus mortel, d'un événement astronomique ou naturel soudain, ou encore de la présence d'une autre espèce ; chacune de ces représentations déstabilise notre regard et nous oblige à changer de perspective sur notre environnement et notre manière de l'habiter.