La notion d’image naturelle – image acheiropoïète, non faite par la main de l’homme – cache une ambiguïté fondamentale : d’un côté elle peut être produite par la nature, de l’autre, elle est image surnaturelle, miraculeuse, manifestation visible de l’invisible. Dans les deux cas, il s’agit d’images qui précèdent toute forme de représentation et de figuration, qui semblent sans nécessairement ressembler et qui ont souvent eu, dans la culture occidentale, la fonction fondatrice de légitimer la production des images artificielles. Le cours se propose d’offrir un premier périple autour de la notion d’image naturelle, en traçant un chemin qui commence dans la profondeur des grottes paléolithiques, passe par l’iconoclasme byzantin et le moyen-âge chrétien, reprend le projet d’une phanérologie et arrive à certaines interrogations actuelles de l’esthétique de l’environnement et aux « forêts qui pensent ».