Autour de 1630-1640, une génération avant Molière, le théâtre comique connaît en France de premiers bouleversements. Le jeune Corneille, qui n’a pas encore fait paraître de tragédies, joue un rôle majeur dans ces transformations qui engagent aussi bien les conditions matérielles du jeu théâtral, l’écriture et le langage dramatique, les formes et les fonctions du rire, et la capacité de la littérature à rendre compte de la réalité commune.
À travers l’étude de trois de ses comédies, on verra comment Corneille redéploie le genre du théâtre comique pour rendre compte des conflits de pouvoir dans un espace privé marqué par les jeux amoureux et les contraintes économiques. Bien loin des terribles destinées de l’univers tragique, bien loin des types figés de la farce, c’est à travers les jeux du mensonge et de la séduction que les personnages cherchent à inventer des formes nouvelles de plaisir et de liberté.
Programme :
Corneille, Le Menteur et La Suite du Menteur, Guillaume Peureux éd., Le Livre de Poche, 2010.
Corneille, La Place royale, Marc Escola éd., GF, 2019.